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Le cratère

Il est 9h du matin, nous sommes le 2/271.2 et la lumière du jour du panneau publicitaire voisin à la baie vitrée striée de l'appartement d'une amie me grille les rétines. La présentatrice météo du DCN annonce de sa voix douce et fluette un violent orage du aux fortes chaleurs des derniers jours. C'est vrai qu'on crève de chaud. Je jette un œil entre les interstices en plastique bruyant des stores pour observer notre merveilleuse cité en action. Est-il concevable plus beau spectacle que la contemplation rêveuses de cette jungle urbaine composite versicolore sous les pluies acides ? Evidemment qu'il est concevable. Par delà la vision romantique des publicités pour la crème rajeunissante à l'oxo-3-gulofuranolactone se cache des vérités crues parfois très dérangeantes. Le secteur Marran grouille, occulté par des couches de propagande et de programmes de divertissement audiosensoriels abrutissants.
Et la vie qui subsiste sous les couches de polymère carbonyle n'aura bientôt plus de secrets pour vous. - Paroles d'Alpha Salomon

Logements insalubres:

L'arnaque légale

Pauperophagie:

Quand les sans-abris finissent dans l'assiette.

L'opinion publique n'a la plupart du temps pas le moindre égard, sans parler de respect, envers les basses classes de la société Impériale. Où va-t-on dans un monde où il est possible de chuter si bas socialement qu'on ne vous considère plus que comme un morceau de viande ? 
Dreadcast est une cité vivante : Elle respire, transpire, parle. Et si on tend l'oreille il est parfois possible de l'entendre gargouiller. 
Les sans-abris, les vagabonds et les clochards sont à l'heure actuelle victime de crimes invisibles, de crimes que l'on tait et dont on se fiche. Combien de fois vous est-il arrivé de voir un pauvre homme se faire égorger en pleine rue et de prendre la première à droite comme si de rien n'était ? 
Depuis plusieurs semaines maintenant sont retraçables les souvenirs d'attaques sanglantes dans les ruelles des bas-quartiers. Des traces de boucheries, de cadavres trainés sur le sol. La demande en viande humaine est croissante pour une offre qui ne parvient pas à suivre. 
Sont de plus en plus rapportés les échos d'une nouvelle mode : Celle de se servir sur les plus faibles d'entre nous.
Dreadcast parle et raconte l'histoire de deux sans-abris prospectant les monticules d'ordure de Marran Sud, revendant leurs faibles trouvailles à la sauvette pour s'assurer quelques crédits de salaire.
Personne n'aime ce genre de personnages bruyants et crasseux qui nous rappelle ce que nous serions avec moins de chance. 
Un vieil homme grisonnant et un jeune brun bridé. Le jeune a balancé ses seules économies au centre de cryogénisation, mais personne ne sait où se trouve l'autre à l'heure actuelle. 
Surement dans un estomac.

                          

Cybernétique : 

Un manque de reglementations

Il est difficile aujourd'hui de parler d'industrie de la cybernétique. 
Ce domaine de développement scientifique mêlant santé et innovations technologiques connaît un coup de mou. 
Par le passé fleuron sinon centre névralgique de l'innovation scientifique, la cybernétique se trouve aujourd'hui dans l'une de ses périodes les plus sombres. 
Perte d'intérêt ou de curiosité de la part des scientifiques ? Baisse de la demande de la part du grand publique ? Ou simplement manque de visibilité quant aux récentes innovations ? On ne peut que s'interroger sur l'avenir de ce qui constitue l'outil le plus efficace à notre disposition dans l'élévation du genre humain. 
L'âge sombre qu'entraine cette disparition de la cybernétique de la scène officielle comporte un désavantage principal :
Le manque de visibilité et de réglementations quant aux pratiques isolées. Ces même pratiques isolées que l'ont pourrait qualifier de clandestines.
En effet, le marché de la cybernétique clandestin est assez présent au sein du secteur Marran, aussi inventif que difficile à débusquer. Ainsi donc l'innovation suit son cours librement, sans réglementations, permettant aux cyber-docteurs des bas-fonds d'experimenter leurs idées les plus tordues. Il m'as été possible de discuter avec un type que je surnommerai Matias pour ne pas le citer. Voyez vous Matias a fait des économies récemment. Il additionne deux boulots minables en intérim et vit dans un appartement miteux avec vue sur la ruelle. Matias n'est pas un gars au physique particulièrement attirant. Il ne dépasse pas le mètre soixante-cinq, a une tronche banale et les épaules lâches. Mais Matias aimerai bien plaire à la gente féminine, alors il s'est enfoncé dans une ruelle, a descendu quelques marches et a toqué à une grosse porte en fonte. En cassant sa tirelire, Matias a pu s'offrir un énorme pénis cybernétique recouvert d'un polymère extensible à pompe hydraulique. 
Il ne lui a jamais traversé l'esprit que la qualité du polymère en question, mise au point par un héroïnomane viré de son cursus d'étude, puisse se détériorer à force d'utilisation et que la pompe hydraulique transperce la matière caoutchouteuse pour venir empaler sa partenaire sexuelle.

Trop occupé qu'il etait à réfléchir à l'utilité qu'il pourrait bien tirer de l'option lecteur MP3 présente sur la facture.

                        

Naviguant dans les ruelles des périphéries de la ville-haute, nul ne peu que constater le malaise des populations locales, bloquées entre la drogue et la prostitution, dans d'immondes et gigantesques tours grisâtres. Ces bâtiments de mauvaise facture ont été construits au long des années par nos corporations, sous l’œil avisé d'Imperator, dans un objectif de rendement maximum. Un faible coup de production pour des loyers qui constituaient déjà plus de 35% du salaire quotidien moyen en basse-ville à cette époque. Initialement conçu pour apporter un confort de proximité avec les commerces et les centres sociaux, point de transition permettant, hypothétiquement, d’accéder aux privilèges de la vie dans le nord, il s'agit aujourd'hui de véritables coupe-gorges dont les halls sont squattés par les sans-abris, les vendeurs de came et les prostituées. Les longs couloir au papier peint arraché par le temps ou au matériaux synthétiques tâchés par l'urine n'est qu'une introduction à ce qu'endurent les habitants, qui y stagnent maintenant depuis bien trop longtemps. Parquée comme un champignon hallucinogène en boite de culture, Adriana réside dans un appartement de 15m², aux murs épais de 5cm. Elle me confie son pénible quotidien : comment trouver le sommeil quand le voisin du dessus est un orc de 135kg, que celui de gauche est un fana de gros son et que celui de droite frappe sa femme périodiquement ? Demain, comme bien d'autres, elle se lèvera à l'aube pour aller à l'usine, traversant son bloc putride, déjà fatiguée de cette nouvelle journée. Quelques étages plus haut, c'est Oben, un jeune vautour qui m’explique avec crainte les problèmes auquel il est confronté. La plomberie hurle toute la journée, réclamant un entretient, et les plombs ne cessent de sauter, quand il ne s’agit pas d'un traquenard des racailles de l'immeuble pour faire sortir les habitants hors de leur location pour jeter un coup d’œil au disjoncteur, les exposant ainsi au rackette. La pression effectuée par des associations et des citoyens mécontents a, depuis les réformes du 1./271.1, fait chuter le prix des loyers, constituant désormais 25% du salaire moyen local : loué soit la DAI et leurs œuvres de bienfaisance. Ironie du sort, les habitants de ces blocs représentent la classe moyenne du secteur Marran. Bien plus loin, aux pieds des murs de notre cité, s'étale ce que l'on appel les taudis.
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5ème meurtre à caractère méta-raciste répertorié depuis le début de la semaine. La démocratisation des moeurs sexuels se poursuit sur de nombreux points et ce depuis longtemps à travers le secteur. Il semblerait néanmoins que l'image des couples humain/méta-humain pose encore problème. En effet, 70% des crimes à caractère pationnel seraient d'après une étude récente reliés d'une manière ou d'une autre aux méta-humains. Là où certaines relations entre individus de génotypes éloignés -mettont un grand gaillard qui foure une kobold- provoqueront le dégout voir le mépris, certaines provoquent la jalousie.  
Les elfes androgynes semblent les premiers touchés, suivit par ces cinglés de vautours et par les orcs bien membrés. Les spécificités et avantages de ces pauvre diables se retournent finalement contre eux.   

                                             

Crimes metaracistes :

avant tout Une histoire de cul ?

Le nouveau genre musical à la mode dans les bas fonds : L'acide psycho-trap

Bouillis rythmique transcandente néo-samplée pourvu de sons bas, lourd et parfois de paroles remixées incompréhensibles. Ajoutons à ca un beat éthéré et vous avez la recette des derniers sons à la mode. 

Un truc à la fois lourd et smogué tout droit sortit du crâne en décomposition d'un accro au freeze paraplegique cablé sur une trentaine d'holo-programmes visio-sensoriels à la fois. 

Si vous craignez la léthargie mélancolique ou toute autre forme de désespoir catatonique, alors ce style musical n'est définitivement pas fait pour vous. Si par contre vous pensez avoir tout vu dans la vie, que vous n'êtes plus qu'une carcasse pitoyable suitant l'acide alcalin par les pores de la peau... 

Alors vous pourriez être tenté de vous intéresser à ce nouveau genre musical qui fait fureur dans les boites de nuit sous-terraines des bas-quartiers. 

Attention toute fois, l'abus aux expositions synèrgo-accoustiques est déconseillé par les spécialistes de la santé.                                                         

L'acide Psycho-trap:

un genre montant

M. Kibuki

 

 

présente

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